Le nombre de faillites au Canada a atteint des sommets au cours du mois de janvier 2023.
Si vous êtes un amoureux des nouvelles, vous avez sûrement remarqué le gros show de boucane consacré à la hausse du nombre de faillites et de propositions de consommateur au Canada…
… En effet, d’après les chiffres du Bureau du surintendant des faillites, le nombre de dossiers d’insolvabilité en janvier 2023 a augmenté de 33.0 % par rapport à celui de janvier 2022.
Ces chiffres représentent ceux du Canada entier. Qu’en est-il donc du Québec ?
La réalité québécoise est toute autre.
Le nombre de dossiers d’insolvabilité déposés par les consommateurs a connu une hausse de 18.1 % en janvier 2023 comparé à janvier 2022. Toutefois, si on prend le mois de janvier 2020 comme ancrage, soit la période précovid, on remarque une baisse réelle de 36 %. Et oui, en réalité, malgré l’inflation et la hausse des taux d’intérêts, le nombre de faillites et de propositions de consommateur a baissé de façon significative.
Les causes apparentes de cette hausse du nombre de dossiers d’insolvabilité
Les principales causes avancées sont la hausse des intérêts et l’inflation galopante.
Même s’ il a régressé au cours des derniers mois de l’année 2022, le taux d’inflation pris à l’année reste élevé.
Tout de même 3.4 % quand même, ce n’est pas encore les 2 % visés par le gouvernement à travers son organe financier, la banque du Canada.
Et il y en a encore plus !
Les Canadiens ressentent également un gros pincement du fait de la hausse des taux d’intérêt…
…Effectivement, au cours du mois de janvier 2023, la banque du Canada a annoncé une hausse du taux directeur de 25 points de base. Il passe donc de 4.25 à 4.5. Il s’agit tout de même de la huitième hausse consécutive du taux.
Naturellement, de nombreux experts appellent à la suspension de la hausse des taux.
De son côté, la banque centrale explique que cette hausse volontaire est une stratégie économique pour contrer l’inflation galopante.
Sauf que ça semble incomplet.
En creusant plus profondément, on trouve souvent les causes sources.
Quelques faits chiffrés
L’inflation n’a qu’un impact très mitigé sur le nombre de faillites, car l’inflation moyenne de 2020 à 2023 est de 4% par année. En comparaison, de 2000 à 2020, la moyenne est légèrement sous les 2%. La moyenne au Canada depuis 1914 est de 3%.
Voici un peu ma lecture des choses.
L’inflation a toujours été présente et sera toujours là. Autant dire qu’on ne peut plus l’accuser des différents malaises économiques. Il nous revient d’être résilients pour notre survie.
Essentiellement, l’inflation moyenne des trois dernières années n’est que d’un petit pourcentage plus élevé que la moyenne historique depuis plus de 100 ans. A mon avis c’est un peu comme se noyer dans sa piscine parce que le niveau de l’eau est trop haut à la suite d’ une averse! 🙂
Voyons le cas de la hausse des taux d’intérêt.
En analysant de plus près, on peut voir que l’impact ressenti de la hausse ne se trouve pas forcément sur les cartes de crédit ou les prêts rapides. Lorsque le taux est déjà à 20 % ou au taux explosif des prêts rapides, l’impact est déjà très lourd…
… Il est tentant de tourner le regard vers les marges de crédit ou les hypothèques.
Le bémol, c’est qu’il faille rembourser et ne pas ajouter les intérêts au solde. Pour les hypothèques, un jour éventuellement, lorsque ceux qui ont signé renouvelleront. Il est important de garder en tête que les taux devront dans les normes diminuer avant la fin de 2024. Il reste les quelques personnes qui auront signé à taux variable après que le fixe était sous 2%…, surement pas ce qui explique la hausse des faillites.
Les raisons profondes de la hausse du nombre de dossiers d’insolvabilité en janvier 2023
Alors pourquoi la hausse?
Les causes principales à mon avis sont :
- La réouverture de tous les commerces a permis aux gens de recommencer à consommer, diminuant ainsi les économies accumulées pendant 2 ans et augmentant même les soldes de leurs cartes de crédit qui avaient pourtant diminué pendant cette même période.
- Les prêteurs ont recommencé à demander d’être remboursés alors qu’ils offraient des reports de paiements les premiers mois suivant Covid.
- Sans oublier que 55 207 personnes en moins au Québec qui ont fait faillite en 34 mois depuis Covid que pour la même période avant les premières mesures de confinement. Il est bien probable qu’un certain nombre n’ont que reporté à plus tard une décision qu’ils auraient dû prendre bien avant, vous ne pensez pas?
Croire que nous étions tous devenus des experts des finances personnelles au Québec pendant la Covid… c’est un peu comme si nous avions appris à faire du bateau à voile dans la pire tempête du siècle.
Avec raison, Calimero dirait sûrement que la vie est vraiment trop injuste, mais je ne crois plus tellement au père Noël.
Vous avez une opinion sur le sujet, j’aimerais bien vous lire dans les commentaires!
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